Analyse sociospatiale du clivage sexué des pratiques du vélo durant l’adolescence

Abstract

Les adolescents sont beaucoup plus nombreux que les adolescentes à déclarer faire du vélo. L'examen combiné de travaux liés à l'univers des activités physiques et à celui des pratiques de mobilité, conduit à se demander si certains déterminants impactent différemment les filles et les garçons. Les estimations résultant d'un modèle de régression logistique polytomique ordinal élaboré à partir de l'ENTD (Enquête nationale transports déplacements) 2008, révèlent que l'effet du sexe ne diffère significativement ni selon la « catégorie d'unité urbaine », ni selon le « diplôme le plus élevé de la PR », ni selon le « revenu simulé par UC ». En outre, nous montrons d'une part que l'écart entre garçons et filles vis-à-vis de la probabilité de faire du vélo n'est jamais aussi creusé qu'en ZUS (zone urbaine sensible), et d'autre part, que si au cours de l'adolescence, cette probabilité décroît pour les garçons comme pour les filles, l'écroulement s'avère plus prononcé et essentiellement concentré entre la « préadolescence » et la « fin des années collège » chez les filles.

What forms of socialization lead women to stop cycling during adolescence?

“…This gap is particularly wide during adolescence, a pivotal period in the construction of gendered identities (Mardon, 2009) during which ‘everything happens as if boys take over public spaces when they can no longer find answers in supervised practices, while girls disappear from these spaces and withdraw into the private sphere’ (Maruéjouls, 2011: 1). Indeed, whether studied as mobilities (Sayagh, 2016) or as sports activities (Naves and Octobre, 2014), cycling practices do not escape the observation that physical activity falls during adolescence, particularly among girls (Dumith et al, 2011; Gleizes and Pénicaud, 2017). Even in the Netherlands – the cycling kingdom, where women cycle as much or more than men – adolescent girls (12–17 years of age) are almost 28% less likely to cycle to school than adolescent boys (Soemers, 2016).…”

“…On the one hand, the gender gap in cycling is widening especially between the 11–13 and 14–16 years age groups, between which the probability of reporting having cycled regularly or occasionally decreases much more markedly among girls. On the other hand, it is systematically in City Policy Priority Neighborhoods (QPV) 1 that this gap is most pronounced (Sayagh, 2016). The norms of male appropriation of public space are generally more prevalent there than elsewhere (Oppenchaim, 2011); teenage girls’ mobility is more closely monitored and restricted (Oppenchaim, 2011; Sayagh, 2018), and their rate of physical/sports activity is particularly low there (Guérandel, 2016).…”