Cycling in public spaces is both a mobility and a physical activity underpinned by considerable issues, but women practice significantly less, particularly during adolescence. A few studies have sought to study this phenomenon but mainly on the basis of social psychology theories. Based on 84 semi-structured biographical interviews conducted in France, this article aims to discuss their findings using gender, mobility and socialization sociology. We first show how a ‘feminine’ socialization to risk taking, body aesthetics, sport, street and mechanics is an obstacle to cycling during adolescence, especially in the working-class environment and all the more so in spatial contexts with strong norms of male appropriation of public space. We then show how the fact of having cyclists in one's social environment and a sporting inclination plays an important role in limiting the risk of abandonment. By highlighting processes of reinforcement of gendered bodily and spatial inclinations, our results shed light on the links between the socio-construction of inequalities in accessing public space and of inequalities in accessing physical activities. Furthermore, they encourage the study of bicycle socialisation in an intersectional way and suggest the interest of studying the links between urban, ecological, health, sport and mobility socialisations.
Cadre de recherche : Les pratiques du vélo sont sous-tendues par des enjeux environnementaux, sanitaires et économiques considérables, mais les adolescentes en font particulièrement peu. Objectifs : L’article ambitionne de se demander dans quelle mesure ce constat résulte d’inégalités d’opportunités réelles sexuées à investir l’espace public. Méthodologie : Dispositionnaliste, l’analyse s’appuie sur deux campagnes d’observations (expérimentation et observation directes) et d’entretiens semi-directifs formels réalisés avec 43 garçons et 39 filles âgé·e·s de 17 ou 18 ans, ainsi que 26 de leurs parents, dans des milieux variés des métropoles de Montpellier et de Strasbourg. Résultats : Les résultats indiquent que l’adolescence tend à se traduire par une période d’incorporation ou de renforcement de dispositions sexuées à investir l’espace public particulièrement restrictives pour les filles. De fait, les injonctions socialisatrices qui les concernent particulièrement participent notamment à renforcer leurs dispositions à craindre de se déplacer seules, de s’aventurer et de stationner dans l’espace public, lesquelles limitent considérablement leurs possibilités réelles de s’engager dans des formes de pratiques du vélo solitaires, aventurières, improvisées et d’occupation. Cela, alors même qu’on observe les tendances précisément inverses chez les garçons dans leur ensemble. Conclusions : En explicitant de nombreuses variations observables au sein de chaque catégorie de sexe, notamment selon les milieux socio-économiques et résidentiels et selon les contextes, nous illustrons enfin que le vélo mérite d’être analysé comme une pratique de distinction à la fois sexuée, sociale et spatiale. Contribution : Tout en justifiant l’intérêt de mobiliser une sociologie dispositionnaliste pour éclairer la (re)production des rapports sociaux de sexe à travers la (re)production d’inégalités de potentiels de mobilités, l’article illustre que le vélo constitue un fait social à part entière.
Les adolescents sont beaucoup plus nombreux que les adolescentes à déclarer faire du vélo. L'examen combiné de travaux liés à l'univers des activités physiques et à celui des pratiques de mobilité, conduit à se demander si certains déterminants impactent différemment les filles et les garçons. Les estimations résultant d'un modèle de régression logistique polytomique ordinal élaboré à partir de l'ENTD (Enquête nationale transports déplacements) 2008, révèlent que l'effet du sexe ne diffère significativement ni selon la « catégorie d'unité urbaine », ni selon le « diplôme le plus élevé de la PR », ni selon le « revenu simulé par UC ». En outre, nous montrons d'une part que l'écart entre garçons et filles vis-à-vis de la probabilité de faire du vélo n'est jamais aussi creusé qu'en ZUS (zone urbaine sensible), et d'autre part, que si au cours de l'adolescence, cette probabilité décroît pour les garçons comme pour les filles, l'écroulement s'avère plus prononcé et essentiellement concentré entre la « préadolescence » et la « fin des années collège » chez les filles.
Teenage girls are significantly fewer than boys to not practice and not master basic urban bicycle skills. This can be partly explained by the fact that girls are generally very early socialized to avoid physical risk-taking and to invest in confined spaces. Then educated throw more supervised outings than boys, they are additionally rarely equipped with bicycles that facilitate turbulent practices. In parallel, they incorporate ways of thinking affecting their urban physical activities alternatives (capabilities) - particularly gendered in priority neighborhoods. Thus, although bicycle symbolizes for the most regular teenage practicing girls, an “access liberator” to the town, it represents a support of the public space male domination by body.
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