La production de volailles occupe une place prépondérante dans l’économie nigériane. Toutefois, l’utilisation abusive des antibiotiques par les éleveurs de volailles a entraîné une multirésistance et nuit à l’efficacité des traitements antibiotiques dans l’industrie. Cette étude a été réalisée afin d’évaluer l’utilisation d’antibiotiques dans les exploitations avicoles commerciales. Une enquête a été menée à l’aide d’un questionnaire structuré destiné aux chefs d’exploitation pour obtenir des informations sur les caractéristiques socio-économiques des propriétaires ou desdits chefs, les types d’antibiotiques utilisés, la fréquence et la raison de leur utilisation, la sensibilisation à l’usage des antibiotiques et à leurs problèmes associés, et les sources d’information privilégiées par les éleveurs pour un recours raisonnable aux antibiotiques. Le niveau d’instruction des interviewés était universitaire ou équivalent (70,9 %), collège ou lycée (12,6 %), ou sans éducation formelle (13,6 %). Les antibiotiques étaient utilisés principalement en prophylaxie (> 60 %) et en thérapeutique (< 15 %). La gentamicine (76,7 %) était l’antibiotique le plus utilisé, venaient ensuite la tétracycline (64,1 %), l’enrofloxacine et la ciprofloxacine (57,3 %), la furazolidone (49,5 %), la streptomycine(46,6 %), la furaltadone (43,7 %), le chloramphénicol (41,7 %), la pénicilline (25,2 %), l’érythromycine (24,3 %), et l’acide nalidixique (11,7 %). Environ la moitié des exploitations agricoles utilisaient les produits interdits que sont la furazolidone et le chloramphénicol. Au total 82 (79,6 %) éleveurs savaient que l’utilisation aléatoire d’antibiotiques dans le traitement de maladies incorrectement diagnostiquées pouvait conduire à la résistance aux antibiotiques. Cependant, 73 (70,9 %) étaient moins informés sur le fait qu’un mauvais usage des antibiotiques chez les animaux constitue une grave menace en santé humaine. Les antibiotiques n’étaient pas utilisés avec prudence par les producteurs de volailles. Le manque de sensibilisation de ces derniers à cette situation serait un facteur qui y contribuerait. Les résultats de cette enquête devraient permettre d’élaborer des politiques pertinentes pour établir un contrôle de l’utilisation des antibiotiques dans les élevages de volailles au Nigeria.