La question de l'acceptabilité sociale émerge dans des contextes de transformation des environnements naturels et les cadres de vie sociaux, du fait des politiques d'aménagement visant l'introduction de nouveaux systèmes technologiques. La notion fait référence à la réception des politiques ou projets par les parties prenantes impliquées et/ou concernées par ces projets. L'acceptabilité n'est pas une notion binaire (acceptable/non acceptable), mais plutôt un continuum, une attitude qui peut aller du rejet total (le syndrome « Not in My Back-Yard/NIMBY ») à l'accueil presque enthousiaste (le syndrome « Please, In My Back-Yard », Brinckman et Hirsh, 2017). C'est également, par définition, une notion évolutive, dans le temps et l'espace, car les perceptions sur lesquelles repose l'acceptabilité vont dépendre des formes de (re)qualification du problème environnemental sous l'influence de divers facteurs à l'échelle globale ou locale. I. Hajek (2013) illustre bien cet aspect, quand, se penchant sur la question du traitement des déchets à Fos-sur-Mer, elle montre que la mise en problème des déchets a évolué, passant d'un problème environnemental à un enjeu de santé publique, et illustrant un basculement des perceptions vers une démarche qui privilégie une vision et un mode de résolution particuliers d'une situation spécifique. Mais c'est pour ces deux raisons -dimensions non binaire et non statique -que certains chercheurs préfèrent parler de réception des projets, le terme acceptabilité étant pour eux trop lié à un impératif d'adhésion, à l'objectif de rendre acceptable ce qui en fait ne l'est pas (