“…Ces articles, cependant, de par leur design, ont surtout cherché à comparer le caractère plus ou moins éthique des décisions selon qu'elles sont prises individuellement ou en groupe. Certains ont demandé aux participants de répondre à un questionnaire seul, puis de refaire l'exercice quelques semaines plus tard en groupe de 3 (Abdolmohammadi et al, 1997;Adolmohammadi & Reeves, 2003;Nichols & Day, 1982;O'Leary Hannah, 2008) Reste qu'il faut peut-être prendre un pas de recul et considérer que si la majorité intolérante à la fraude est porteuse d'une éthique organisationnelle -à savoir le respect des règles et normes de l'entreprise contemporaine qui condamne la surfacturation et la corruption -, la minorité tolérante à ces fraudes est, d'une certaine manière, également porteuse d'une éthique: après tout, les fraudes utilisées dans notre expérience permettent la maximisation du profit individuel, et renvoient à une logique utilitariste, avec des sanctions relativement faibles (voir la formulation des vignettes en annexe). La sensibilité d'une majorité initialement intolérante à la fraude peut s'expliquer par la valorisation, du moins pour des étudiants d'une école de gestion, d'arguments s'appuyant sur l'optimisation du profit personnel.…”