J' le privilège et le plaisir de lire deux critiques de mon dernier livre, Ce que l'art préhistorique dit de nos origines (2017), parues dans le même numéro de L'Homme. J'exprime ma gratitude aux auteurs, l'un économiste, Christophe Darmangeat (2018), l'autre anthropologue, Charles Stépano , pour leurs lectures et leurs commentaires stimulants. Cependant, je ne partage pas tout ce qui est écrit et certains arguments ou prises de position m'ont paru justi er un complément d'information. J'ai délibérément limité ma réponse aux critiques de Charles Stépano . Celles-ci sont à la fois si poussées et si diamétralement opposées à mon hypothèse qu'elles méritent de m'y consacrer entièrement, en espérant que Christophe Darmangeat, avec lequel j'ai fréquemment l'occasion d'échanger sur le sujet, ne m'en tiendra pas trop rigueur.Je rappelle brièvement la thèse principale de mon livre : le naturalisme guratif qui, pendant vingt-cinq millénaires, a dominé l'art des cavernes paléolithiques pourrait re éter l'existence, dès cette époque, de sociétés hiérarchisées. La science illusionniste qui se manifeste à Chauvet, Lascaux, Altamira ou Niaux exige à l'évidence un apprentissage de longue durée. Cette éventualité laisse entrevoir une forme de spécialisation individuelle habituellement inconnue des sociétés de chasseurs égalitaires. De plus, l'histoire de l'art montre que l'illusionnisme artistique, par sa capacité même à reproduire dèlement la nature, a toujours été une source de prestige et donc un moyen d'action politique pour l'élite. On pourrait aller jusqu'à dire qu'il n'existe pas de tradition naturaliste qui ne soit née d'une société Quand le "paléolithiquement correct" s'invite dans la discussion
Emmanuel GuyRéponse d'Emmanuel Guy à Charles Stépano pour l'À Propos de son livre (