Résumé
L’article met l’accent sur les taux de croissance du taux de change réel et de ses déterminants fondamentaux, c’est-à-dire sur leur vitesse d’évolution, alors qu’une large part de ces travaux sur les taux de change porte sur son niveau. Les bases théoriques sont postkeynésiennes. Plus précisément, le modèle de croissance contrainte par la balance des paiements qui a été développé en 1979 par Thirlwall est étendu afin d’incorporer plus particulièrement les flux nets de capitaux de long terme. Le modèle ainsi amendé permet de montrer qu’une économie, qu’elle soit créditrice ou débitrice nette, qui souhaite atteindre une valeur donnée du taux de croissance de son taux de change réel doit prendre en compte une double contrainte sur sa balance des paiements. La première constitue la contrainte d’équilibre de long terme sur le solde des transactions courantes que tous les pays subissent. La deuxième décrit le déséquilibre courant temporaire qui peut exister à moyen terme en raison des flux compensateurs de capitaux. La combinaison des élasticités du commerce extérieur conditionne l’articulation entre ces deux contraintes et les modalités d’ajustement d’une nation à la suite d’un choc sur les flux nets de capitaux dépendent alors étroitement de cette combinaison entre ces deux expressions des comptes extérieurs. Le modèle montre qu’une politique d’appréciation ou de dépréciation du taux change réel doit tenir compte des valeurs prises par les élasticités du commerce extérieur.