En juin 2016, l’OMS déclare officiellement la fin de l’épidémie de la Maladie à virus Ebola (MVE) dans les pays du fleuve Mano. Quatre ans plus tard, alors que je rédige ma thèse de doctorat ayant pour sujet Ebola, la menace d’une épidémie de coronavirus en provenance de Wuhan est apparue, générant une forme d’incertitude scientifique. Cet article réflexif entend d’abord documenter la manière dont la survenue de l’épidémie de Covid-19 est venue affecter le déroulement d’une recherche doctorale sur Ebola, tant par l’afflux bibliographique foisonnant que par l’opportunité d’une expérience épidémique incorporée invitant à questionner de nouveau des analyses et hypothèses établies, tout en modifiant le rapport aux données de terrain et aux personnes enquêtées. Dans la seconde partie, à partir d’une ethnographie dans un centre de dépistage de la Covid-19 à Abidjan, j’identifie des similitudes et continuités dans la gestion de ces deux épidémies (MVE et Covid-19) et leur réception populaire.