Alors que les travaux sociologiques sur la construction sociale de la vocation se sont surtout concentrés sur l'analyse de vocations qui émergent dès le plus jeune âge, chez des individus qui ont « toujours voulu faire ça », cet article entend prolonger ces réflexions à travers l'étude du cas de la vocation plus tardive des élèves guitaristes des écoles de « musiques actuelles ». Nous montrerons alors que cette vocation tardive peut s'expliquer par l'articulation de cinq facteurs complémentaires que sont la socialisation musicale tardive des enquêtés, la structuration du champ des « musiques populaires contemporaines » et l'organisation de son offre de formation, les caractéristiques socio-démographiques des enquêtés, les circonstances particulières qui leur permettent d'envisager de « se lancer » dans la carrière musicale et enfin, les effets de l'institution de formation.