Au centre des débats universitaires et politiques, le concept de maturité de Zartman a fait l’objet de vives critiques. Cette contribution aborde ses lacunes et suggère un raffinement du modèle en vue d’une application plus nuancée afin de comprendre les déterminants du succès de la médiation et le rôle que peut jouer le médiateur pour l’obtenir. L’utilité de la théorie de Zartman est évaluée en comparant deux processus de négociation dans différentes phases du conflit entre le Kosovo et la Serbie, l’échec des pourparlers de Rambouillet (1999) et de la médiation d’Ahtisaari (2006-2007), et le succès de l’accord de Prespa, comparativement aux échecs précédents dans le cas du conflit opposant la Macédoine du Nord à la Grèce. Cet article conclut à l’utilité de la version revisitée du modèle de Zartman : le concept de maturité reste un moyen utile pour analyser le potentiel de paix et expliquer l’échec ou le succès de la médiation internationale.