Par la qualité de leur bois et leurs nombreux usages traditionnels, les espèces du genre Entandrophragma font l’objet d’une intense exploitation, susceptible de compromettre leur pérennité en l’absence de gestion durable. La présente étude dresse un état de la situation de cinq espèces commerciales principales de ce genre : Entandrophragma angolense, E. congoense (souvent assimilée par erreur à E. angolense), E. candollei, E. cylindricum et E. utile. Elle propose des pistes de recherche pour améliorer les stratégies de gestion durable au sein de ce genre. L’étude est principalement basée sur les données scientifiques (publications), économiques (statistiques de production et d’exportation) et juridiques (lois et réglementations), mais aussi sur les plans d’aménagement et les rapports d’inventaire. Les connaissances sur leur gestion sont encore fragmentaires alors qu’elles sont considérées comme vulnérables dans la liste rouge de l’UICN. La forte exploitation industrielle ou artisanale de ces espèces ne s’effectue pas toujours dans le respect d’un plan d’aménagement validé, ni de la durée minimum des rotations qui permettraient l’un et l’autre un taux de reconstitution pérennisant cette ressource. Leur gestion durable exige notamment le développement et le respect de mesures d’aménagement pour rendre leur exploitation renouvelable à long terme. Cette exploitation doit s’appuyer sur une gestion adéquate des peuplements naturels et sur le reboisement ainsi que sur des mesures de conservation. Les recherches à développer doivent intéresser leur vitesse de croissance face aux évolutions climatiques, l’évaluation de leurs stocks (production, biomasse, carbone), l’actualisation de leur distribution spatiale, l’amélioration de leur régénération naturelle, les processus de leur reproduction, leurs propriétés anatomiques et technologiques, autant de pistes pertinentes pour garantir la pérennité des espèces exploitables du genre Entandrophragma.