Résumé -Introduction : La prise prolongée de biphosphonates (BP) par voie intraveineuse (IV) induit un risque d'ostéonécrose des mâchoires (ONM) qui augmente après la réalisation d'un geste de chirurgie orale. À ce jour, aucune ONM n'a été décrite chez des enfants ayant reçu des BP. Observation : Le cas décrit est celui d'une jeune adulte ayant reçu des BP au long cours par IV dans l'enfance pour dysplasie fibreuse (DF) et qui requiert un avis pour l'avulsion des troisièmes molaires. Discussion : La pharmacocinétique des BP à plusieurs années de distance reste difficile à évaluer faisant s'interroger sur leur sécurité d'emploi bien des années après la fin d'un traitement instauré dans l'enfance. L'enfance étant une période spécifique de turnover cellulaire élevé et de croissance, le retentissement sur l'éruption dentaire et le développement cranio-facial est à considérer lors d'une prise de BP à cette période. Conclusion : Les facteurs de risque d'ONM sur le terrain pédiatrique sont différents de ceux retrouvés chez l'adulte, ce qui, en l'absence de recommandation, pose la question de l'évaluation du risque d'ONM pour cette population particulière.
Abstract -Introduction:The prolonged use of intravenous bisphosphonates (BP) leads to a risk of bisphosphonate-related osteonecrosis of the jaws (BRONJ), that increases after oral surgical procedures. To date, no cases of BRONJ have been described in children after receiving BP therapy. Observation: We describe a situation where a young female adult who had received intravenous BP therapy for prolonged periods in childhood to treat fibrous dysplasia required extraction of her third molars. Discussion: The BP pharmacokinetics after a long period of BP treatment is still difficult to assess, leading to questioning the safety of their use many years after the end of a treatment initiated in childhood. Childhood is a specific period of high cellular turnover and growth activity; therefore, the impact of such an intensive treatment on dental eruption and craniofacial skeleton growth should be taken into consideration during this time. Conclusion: BRONJ risk factors in a paediatric population are different from those of an adult population, as underlined by the lack of guidelines, and critical to assess.