Les jeunes de minorités sexuelles, c’est-à-dire lesbiennes, gais, bisexuel·les, queer ou en questionnement, sont plus susceptibles de fuguer que les jeunes hétérosexuel·les. Le modèle du stress des minorités est utilisé pour examiner le rôle de la polyvictimisation et de la détresse psychologique dans la relation entre le statut de minorité sexuelle et la fugue du domicile. L’étude se base sur une analyse secondaire des données provenant du projet Parcours Amoureux des Jeunes. Une médiation sérielle modérée a été appliquée sur un échantillon probabiliste de 7,731 élèves de 3e, 4e et 5e secondaires du Québec. Les résultats soutiennent que les jeunes de minorités sexuelles sont plus susceptibles de fuguer que les jeunes hétérosexuel·les en raison d’expérience plus élevée de polyvictimisation et de détresse psychologique. Toutefois, la résilience interne (individuelle) et externe (sociale), notamment le soutien des parents, peut réduire la probabilité que la fugue survienne. Les résultats montrent également que les jeunes fortement polyvictimisé·es et en détresse ainsi que faiblement résilient·es sont particulièrement susceptibles de fuguer, quels que soient leur statut de minorité sexuelle.