“…Cette approche est particulièrement pertinente dans le contexte européen faussement qualifié de post-racial (Salem et Thompson 2016) et marqué par l'effacement de la race (Lentin 2008) et la prédominance de la blanchité (Wekker 2016) tout autant que par l'empreinte posée par les relations coloniales, le passé esclavagiste, et les crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. Les mêmes problématiques et stratégies discursives caractérisent la France où les valeurs républicaines et universalistes mises en avant fournissent néanmoins un cadre spécifique au travers duquel les questions de race et de racisme ainsi que le passé colonial et esclavagiste du pays sont abordés, ou plus souvent, occultés (Fila-Bakabadio 2011 ;Mbembe 2005). Depuis le printemps 2020 et à la suite du meurtre de George Floyd, de nombreuses statues, symboles de l'oppression coloniale et de sa continuité dans nos sociétés actuelles, ont été déboulonnées.…”