La violence conjugale est un problème social grave et persistant ; le tiers des femmes de la planète en a déjà été victime. Cet article vise à discuter des liens empiriques et théoriques entre les violences conjugales, familiales et structurelles. L’article débutera par une brève mise en contexte décrivant comment la violence conjugale s’est construite comme un problème socio-pénal au Québec. Les principales lacunes des connaissances actuelles dans le domaine seront ensuite identifiées, démontrant ainsi la nécessité de mieux comprendre les liens complexes entre les violences conjugales, familiales et structurelles, trois concepts dont les définitions pourraient s’enrichir et se compléter mutuellement. Cet article soulignera l’importance de prendre en considération les réalités diversifiées auxquelles sont confrontés les acteurs concernés par ces violences (femmes, hommes et enfants), en privilégiant une analyse globale qui intègre non seulement les facteurs individuels et interpersonnels, mais aussi les facteurs sociaux et structurels, notamment les oppressions liées au genre ou à d’autres marqueurs de l’identité sociale. La discussion sera enrichie par des modèles théoriques décrivant les différentes dynamiques de violences conjugales et familiales ainsi que par le féminisme intersectionnel, qui s’avère fort utile pour l’analyse des violences structurelles. La conclusion traitera des retombées potentielles d’une analyse des liens entre les violences conjugales, familiales et structurelles sur les politiques sociales et les programmes d’intervention pour les victimes, les agresseurs et les enfants exposés à la violence conjugale.