Les fausses couches précoces sont difficilement représentables car elles ne constituent pas une perte bien identifiable. Chez les hommes elles impactent la construction de leur paternité. Une recherche montre que lors de la grossesse suivante, les pères peuvent d’abord avoir plus de mal à trouver leur place. Ils se mettent en retrait face à un maternel dangereux. Leurs angoisses de castration sont ensuite réactivées, ils seraient coupables de ne pas pouvoir procréer, et ces angoisses peuvent se déplacer sur le fœtus puis sur le nourrisson. Enfin dans son couple, l’homme doit faire face à l’impact des angoisses du féminin qui sont profondément réactivées chez sa conjointe. Cela alimente des tensions qui peuvent trouver une résolution avec la fin de la grossesse et la venue au monde du bébé et son développement. Des vignettes cliniques illustrent ces processus. L’écoute de cet événement fausses couches précoces est importante, elles ne peuvent être réduites à un fait médical et banalisées.