Le père serait-il une nourrice sèche si l’on considère sa place au sein de la triade dans l’allaitement ? Les tabous de ses jalousies et de ses envies, au sens kleinien, sont à déjouer lors des thérapies familiales et plus particulièrement au sein de toute clinique périnatale et de première enfance. La jalousie et l’envie de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement invitent à penser les processus d’investissements et de désinvestissements dans la construction du devenir père. Ces enjeux singuliers-familiaux-groupaux ont des conséquences psychosomatiques, psychologiques et psychopathologiques. Des situations cliniques en néonatalogie, en consultations père-mère-bébé et en crèche indiquent que ces jalousies, ces envies, se trouvent au sein du couple conjugal devenant parental ainsi que plus largement chez les soignants en périnatalité et première enfance.
Les fausses couches précoces sont difficilement représentables car elles ne constituent pas une perte bien identifiable. Chez les hommes elles impactent la construction de leur paternité. Une recherche montre que lors de la grossesse suivante, les pères peuvent d’abord avoir plus de mal à trouver leur place. Ils se mettent en retrait face à un maternel dangereux. Leurs angoisses de castration sont ensuite réactivées, ils seraient coupables de ne pas pouvoir procréer, et ces angoisses peuvent se déplacer sur le fœtus puis sur le nourrisson. Enfin dans son couple, l’homme doit faire face à l’impact des angoisses du féminin qui sont profondément réactivées chez sa conjointe. Cela alimente des tensions qui peuvent trouver une résolution avec la fin de la grossesse et la venue au monde du bébé et son développement. Des vignettes cliniques illustrent ces processus. L’écoute de cet événement fausses couches précoces est importante, elles ne peuvent être réduites à un fait médical et banalisées.
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