“…Cette doxa, issue d'une conception des mineur•e•s comme être malléable, éducable, en développement, a largement structuré le régime de prise en charge de la délinquance juvénile dans les pays occidentaux depuis le début du XX e siècle (Benec'h-Le Roux, 2006 ;Bailleau, Cartuyvels, 2007 ;Milburn, 2009 ;Mauger, 2009 ;Roux, 2013) et a imprégné les catégories pratiques mobilisées par les professionnel•le•s du champ, comme l'avait relevé très finement Aaron Cicourel (2018) dans son étude pionnière sur les services de la justice des mineur•e•s en Californie. En guise d'illustration prototypique, les propos suivants tenus par une membre de la direction d'un Centre éducatif fermé (CEF) lors d'une enquête récente (Frauenfelder et al, 2018), révèlent l'intériorisation de cette doxa :…”