Nous partons des travaux généalogiques de Michel Foucault et de la pensée clinico-institutionnelle de François Tosquelles et de Jean Oury pour développer les rapports étroits qu’entretiennent la pratique clinique et la manière de diriger les services de santé. Cette idée implique que, pour changer les pratiques cliniques, il est essentiel de changer les pratiques d’appropriation du travail. La manière de s’approprier le travail en psychothérapie institutionnelle remet en question les processus de normation et de normalisation tels qu’ils sont décrits par Michel Foucault, notamment en repensant les structures hiérarchiques et de cloisonnements portées par les « statuts ». Notre problématique est de réfléchir sur l’articulation entre clinique et institution. Nous postulons que ce n’est qu’à travers sa manière de penser l’institution que la psychothérapie institutionnelle, peut aboutir à une clinique de la singularité. L’institution, au service de la clinique, est ainsi tournée vers l’émergence des processus de singularisation qui se déploient par l’idée d’une constellation transférentielle, par l’expérimentation de cogestion du club thérapeutique par les usagers et les professionnels et par la tentative permanente d’analyse institutionnelle.