“…Si le développement des circuits courts s'inscrit le plus souvent dans la mise en place de systèmes alternatifs (Traversac, Kebir, 2010), ceux-ci sont aussi explorés via leur appropriation, conventionnalisation par les acteurs du Modèle Agro-Industriel Tertiarisé (Rastoin, 2008) Dans la lignée de ces travaux et à leurs intersections, conformément aux principes d'une « dynamique des normes » (ibid.) et d'une « dynamique de projets » (Brossier, Petit, 1977), parce que la « transition agroécologique » se joue aussi à partir d'innovations dans l'« agriculture industrielle » (Galliano, Nadel, 2016 ;Galliano, 2017) et que celle-ci représente nonobstant l'essentiel de l'espace agricole national, nous nous intéressons à la diversité et à la porosité (Deverre, 2011) des trajectoires au sein des agricultures « alternatives » 6 et « conventionnelles » 7 . Nous dépassons, dans cet article, le concept même de modèle, afin de signifier, en se plaçant à une échelle qui pourrait être celle de « systèmes agraires territorialisés » (Tafani, 2011), les perméabilités actuelles, pour une plus large reconnaissance des dynamiques générales les plus contemporaines.…”