La présente étude a aussi permis d'identifier des répercussions de la relation d'aide sur la vie des intervenants. En effet, plusieurs répercussions ont été vécues par les répondants, soit des changements de pensées et de perceptions, une modification de l'attitude et des comportements, la perturbation des sentiments et des émotions» l'altération de l'état de santé ainsi que des effets interpersonnels. Les connaissances des répondants sur la fatigue de compassion et sur le traumatisme vicariant ont aussi été questionnées. À ce sujet, cette étude démontre une méconnaissance des professionnels et de leurs milieux de travail sur les répercussions possibles de la relation d'aide. Étant donné l'ensemble des facteurs d'influence qui sont mis en évidence dans la présente étude, il est clair que des changements peuvent être apportés pour protéger les professionnels de la relation d'aide des répercussions de la fatigue de compassion et du traumatisme vicariant. Même si les résultats de cette étude ne sont pas généralisables à l'ensemble des professionnels de la relation d'aide, ils permettent d'offrir une meilleure compréhension ainsi qu'un regard différent sur les deux concepts à l'étude. Ces deux troubles se manifestent sous plusieurs symptômes influençant négativement la vie personnelle, sociale et professionnelle des personnes qui en souffrent (Action ontarienne contre la violence faite aux femmes [AOcVF], 2007;Richardson, 2001). D'ailleurs, les membres de l'entourage, comme la famille, les amis et les collègues, ainsi que l'organisation dans le milieu de travail peuvent aussi être affectés négativement par la présence de la fatigue de compassion (FC) ou du traumatisme vicariant (TV) chez un intervenant (AOcVF, 2007;Kahn, 2003;Perreault, 2004;Richardson, 2001;Tabor, 2011 (Brady, Guy, Poelstra & Brokaw, 1999;Cunningham, 2003;Johnson & Hunter, 1997;Regehr & Cadell, 1999;Schauben & Frazier, 1995), e) les travailleurs des services de protection de la jeunesse (Allen, 2010;Bride, Jones & MacMaster, 2007;Cornille & Meyers, 1999), f) les intervenants de centre d'appels téléphoniques (Dunkley & Whelan, 2006a) et g) les thérapeutes travaillant avec les personnes victimes de traumatismes (Bourassa, 2009;Chrestman, 1995;Craig & Sprang, 2009;Doman, 2010; Follette et al, 1994;Gentry, 2002; KassamAdams, 1995;Pearlman & Mac Ian, 1995;Shalvi, Shenkman, Handgraaf & Dreu, 2011 (Cunningham, 1999;Dane, 2002;Figley, 2002b;McCann & Pearlman, 1990;Nelson-Gardell & Harris, 2003; Pearlman & Maclan, 1995;Sabin-Farrell & Turpin, 2003). Les symptômes associés au TV sont similaires à ceux du trouble de stress post-traumatique (TSPT), soit des symptômes neurovégétatifs ou encore d'intrusion et d'évitement (Bell et al, 2003;Brady, Poelstra & Brokaw, 1999; Dunkley & Whelan, 2006a, b;Hernandez, Gangsei & Engstrom, 2007;Killian, 2008;McSwain, Robinson & Panteluk, 1998;Moulden & Firestone, 2007;Salston & Figley, 2003;Tabor, 2011;VanDeusen & Way, 2006 (Tabor, 2011;Bell et al, 2003;VanDeusen & Way, 2006; Pearlman & Maclan, 1995;McCann & Pearlman, 199...