Alors que l’aidance est un enjeu sociétal majeur, peu de recherches ont étudié les politiques organisationnelles à destination des salariés amenés à accompagner leurs proches. A partir des travaux envisageant l’inclusion comme la perception de la prise en compte des singularités au sein d’un groupe, nous cherchons à comprendre comment les entreprises s’emparent de la singularité associée à la situation d’aidant. Plus précisément, dans une volonté d’inclusion des salariés aidants, comment leur singularité est-elle appréhendée par les entreprises au prisme de leurs systèmes de GRH responsable ? Pour répondre à cette problématique, 517 accords d’entreprises ont été collectés puis analysés afin d’étudier le vocable employé et les mesures mises en place pour identifier les éléments qui relèvent du seul cadre juridique ou d’un véritable engagement volontaire et inclusif des entreprises sur le sujet. Les résultats aboutissent à la mise en perspective de trois modèles de GRH responsable de l’aidance associés à une caractérisation différenciée de la singularité. Du point de vue théorique, en plus de cette typologie, notre recherche indique la difficulté à aborder des singularités associées à l’intime nécessitant le dévoilement des collaborateurs. Méthodologiquement, le choix d’étudier des accords d’entreprise permet de développer une analyse basée sur des pratiques organisationnelles objectives en termes d’inclusivité et de prise en compte des singularités et d’aller au-delà de potentiels discours formatés. Au niveau managérial, cette étude propose un recensement des politiques d’accompagnement et indique une évolution de l’appropriation du sujet de l’aidance au cours du temps avec des modèles pouvant gagner en inclusivité et en reconnaissance des singularités.