Le 18 octobre 1911, le quartier du Soleil, à Saint-Étienne, est secoué par l'alarme qui vient de retentir. Elle annonce une explosion souterraine d'une violence inédite depuis près d'une génération. Seuls les anciens ont immédiatement compris la signification de ce vacarme. Pour la première fois depuis la catastrophe du puits de la Manufacture, en 1891, un coup de grisou vient de dévaster un puits, celui des Flaches. Le traumatisme est d'autant plus grand que le bassin ligérien semblait enfin échapper à ces catastrophes qui avaient fait tant de victimes. Au début du XX e siècle, le relais a été pris par les houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, avec notamment la catastrophe de Courrières, le 1 er mars 1906. Désormais, c'est là que les journalistes se tournent pour décrire les cortèges de victimes se comptant par dizaines, voire par centaines. Avec le funeste événement du puits des Flaches, Saint-Étienne se retrouve à nouveau au coeur de l'actualité, après deux décennies de répit. Se pose la question de comprendre pourquoi le bassin stéphanois, pendant longtemps à l'origine des plus importants drames miniers français, a été en mesure d'éloigner ou tout au moins d'espacer les catastrophes. Comment expliquer qu'après une succession d'explosions généralisées, celles-ci aient disparu pendant une aussi longue période ? 2 Si les années 1891-1893 constituent un tournant, avec la conduite d'une véritable politique publique en vue de mettre un terme au massacre, c'est quelques années plus tôt qu'une prise de conscience commence à émerger, à la fois au sein du bassin stéphanois, mais aussi à l'échelle nationale. Devant la répétition des explosions de Réguler l'exploitation de la houille, une condition pour mettre fin à la répé... e-Phaïstos, XI-2 | 2023 Réguler l'exploitation de la houille, une condition pour mettre fin à la répé... e-Phaïstos, XI-2 | 2023Réguler l'exploitation de la houille, une condition pour mettre fin à la répé...