ne meilleure intégration des pratiques cliniques préventives (PCP)* dans la pratique médicale permettrait de réduire la morbidité et la mortalité liées à certaines maladies évitables 1. Pour soutenir cette intégration, des guides de PCP ont été développés par le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) et par l'U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF). Cependant, plusieurs études indiquent que l'intégration souhaitée demeure encore difficile. Parmi les barrières, le manque de temps est souvent identifié comme étant un obstacle majeur, auquel s'ajoutent d'autres facteurs propres au clinicien, à l'environnement de pratique ou aux PCP elles-mêmes 2-6. Par rapport aux adultes américains qui reçoivent en moyenne 55 % des soins préventifs reliés aux principales maladies, causes de mortalité et de consultation 7 , les médecins généralistes de l'Ontario appliquent à leurs patients dans une proportion de 65 % les recommandations de catégorie A du GECSSP et seulement dans 31 % celles de catégorie B 8. En Colombie-Britannique, les médecins de famille réalisent le dépistage du cancer du sein et du col utérin ainsi que le counselling anti-tabac dans 90 % des cas 9. Au Québec, les habitudes de vie sont abordées par les généralistes dans seulement 10 à 37 % des visites médicales, en particulier chez des patients déjà atteints de maladies chroniques ou de facteurs de risque associés 10. Pour les médecins spécialistes, peu de données sont disponibles. Cette étude visait à décrire, chez des médecins oeuvrant au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), le portrait de l'intégration des PCP de catégorie A et B du GECSSP et de l'USPSTF. L'étude avait aussi pour objectif d'identifier les barrières rencontrées par les médecins pour leur mise en oeuvre et de décrire leur pratique personnelle de saines habitudes de vie ainsi que leurs attitudes face à la prévention. MÉTHODE Population à l'étude L'étude a été réalisée au cours des mois de juin-juillet 2006 auprès de tous les médecins exerçant dans les départements de biochimie, chirurgie, médecine, médecine générale, obstétrique-gynécologie,