“…Par exemple, la pédagogie prônée par le philosophe américain John Dewey 8 a connu une circulation importante dans de nombreux pays mais a souvent été reconduite à l'exceptionnalité américaine et décriée en raison de son incompatibilité supposée avec les traditions propres à certaines nations, en Chine notamment (Popkewitz, 2005 ;Bruno-Jofré, Johnston Jover & Tröhler, 2010 ;Bruno-Jofré & Schriewer, 2012 ;Rodriguez, 2017). D'autres pédagogies, comme celle proposée par Maria Montessori pour la petite enfance, ont été plus facilement acceptées et transposées dans de nombreux paysmême si elles ont parfois pu rencontrer certaines oppositions (Gutek & Gutek, 2016 Guerre (Laqua, 2011a(Laqua, , 2011b(Laqua, , 2015Laqua, van Acker & Verbruggen, 2019 ;Hofstetter, Droux & Christian, 2020), la première moitié du XX e siècle est également le théâtre de la création d'organisations internationales consacrées aux questions d'éducation, en particulier après le Traité de Versailles. Loin de procéder des seules volontés étatiques, comme on pourrait être spontanément incliné à le penser, la mise en place de telles organisations apparaît marquée par le poids des « efforts et réalisations d'une diversité d'acteurs (intellectuels, philanthropes, pacifistes, féministes, associations professionnelles entre autres) » qui ont très tôt souhaité et joué un rôle important dans l'internationalisation des questions relatives à l'éducation, à l'école et à l'enfance (Droux & Hofstetter, 2020, p. 12-13), tout en entretenant des relations empreintes de rivalités liées à des « intérêts particuliers concurrents » (Droux, Hofstetter & Robert, 2020, p. 7).…”