Les rejets miniers sulfurés de la mine de Kettara (région de Marrakech) sont entreposés sur un socle schisteux très fracturé sur une superficie d’environ 16 hectares. Dans ce site, plus de 3 millions de tonnes de résidus sont stockés sur le sol sans aucune contrariété de leurs impacts sur l’environnement. Les minéraux acidogènes composant ces rejets, sous l’action de l’eau et de l’oxygène, génèrent du Drainage Minier Acide (DMA). Ce phénomène entraîne une acidité du milieu qui provoque la destruction de la flore et de la faune ainsi que la contamination des eaux souterraines. Ces rejets solides à fortes concentrations en métaux (As, Pb, Fe, Cu…), produisent des lixiviats très acides (pH ≤ 3) entrainant la solubilisation des sulfures et la libération des métaux toxiques qui polluent les ressources hydriques de la région. Afin d’atténuer le DMA à Kettara, un protocole d’amendement alcalin a été testé au laboratoire en utilisant les boues de pâte de sucrerie (Sludge Pulp of Sweets : SPS) et des argiles (Clays : Clys). Les matériaux choisis ont fait l’objet d’une caractérisation physico-chimique et minéralogique puis d’une série d’essais de lixiviation en mini-cellules d’altération. Ces essais ont montré que les pH des SPS et des Clys varient respectivement entre 6,1 et 8,5 et entre 6,7 et 9. Le potentiel neutralisant de ces matériaux, déterminé par la méthode Acid-Base Accounting, est de l’ordre de 878,5 Kg CaCO3/t pour les SPS et de 299 Kg CaCO3/t pour les Clys. Ces matériaux fins et alcalins ont donc un potentiel neutralisant assez élevé susceptible de réduire considérablement le DMA. Les SPS et des Clys, au vue de leur potentiel de neutralisation et leurs propriétés physico-chimiques, constitueraient d’excellents matériaux de base pour un amendement visant l’atténuation du DMA dans la mine abandonnée de Kettara.