“…Ce constat, déjà documenté dans diverses configurations de soins primaires(Fleuret, 2015 ;Schweyer, 2016), est retrouvé dans d'autres territoires étudiés pendant l'épidémie(Sluis, 2020, enquête Execo2, enquête Accord).Cette construction a été vécue par les professionnels de santé réunis au sein d'une CPTS comme un « test grandeur nature » (médecin MSP) de leur capacité à exercer un mandat de santé publique en organisant les soins de première ligne pour la population. Le centre Covid et les dépistages dans les foyers ont eu un impact au niveau du territoire, contribuant à désengorger les urgences hospitalières et à soulager la 2 ème ligne de soins(Bergeron et al, 2020), et facilitant l'accès aux soins pour des publics habituellement éloignés du système, ce qui sera à confirmer ailleurs et à plus grande échelle.Cela a été l'occasion d'apprentissages et de changements culturels non seulement pour les professionnels libéraux, amenés à quitter le colloque singulier pour l'action collective, et à s'engager dans une approche populationnelle au sein d'une « équipe soignante du territoire », mais aussi pour les institutionnels qui ont laissé cette organisation se construire et l'ont accompagnée. Certains apprentissages ont été visibles sur le territoire étudié au moment de l'arrivée de la deuxième vague épidémique : les professionnels de santé de l'ambulatoire ont été intégrés dans une vision d'emblée systémique, appuyée sur des objectifs donnés par l'Etat au niveau national (garder les cabinets ouverts, utiliser la téléconsultation, organiser un circuit d'accueil des patients Covid dans les cabinets).…”