La médecine d'urgence est devenue officiellement une spécia-lité médicale à part entière le 13 novembre 2015 [1] avec la publication de l'arrêté qui a créé le diplôme d'études spécia-lisées (DES) de médecine d'urgence [2]. Mais c'est l'année 2017 qui verra la première génération d'internes qui choisiront d'emblée la médecine d'urgence à l'examen classant national (ECN). Le DES de médecine d'urgence permet d'adapter la formation des urgentistes aux exigences de la médecine d'urgence moderne, en particulier dans l'étendue de son exercice (adulte et pédiatrique, médical et chirurgical, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'hôpital [Samu, Smur]) [3]. La France est d'ailleurs en retard, puisqu'elle n'est que le 20 e pays de l'Union Européenne à reconnaître la médecine d'urgence comme une spécialité alors même que celle-ci est reconnue de longue date dans de nombreux pays comme les États-Unis, le Canada, ou l'Australie. C'est un événement d'une importance considérable pour notre spécialité, qui est amenée à évoluer en profondeur, mais il faut bien comprendre qu'il s'intègre dans la réforme du 3 e cycle des études médica-les, qui entre également en vigueur en 2017 [4].Cette réforme du 3 e cycle, de grande ampleur, modifie considérablement le paysage afin de mieux répondre aux besoins de santé, aux évolutions de la médecine, aux exigences de lisibilité et de qualité, et aux standards internationaux de la formation des médecins spécialistes. Dorénavant, avec la disparition de tous les DESC, un seul diplôme, le DES, est nécessaire et suffisant pour obtenir la qualification ordinale et l'exercice de la spécialité. Le post-internat n'est plus nécessaire, et ceci pour toutes les spécialités, médicales et chirurgicales. Les esprits chagrins qui ont pu dans le passé critiquer l'évolution vers le DES pour la médecine d'urgence avaient juste oublié que les DESC disparaissaient dans cette réforme et qu'il n'y avait donc pas d'alternative crédible au DES pour la médecine d'urgence, sauf à considérer que les urgentistes pouvaient devenir une minorité au sein de la spé-cialité de médecine générale, ne décidant donc plus de leur avenir. La durée de formation des DES est de quatre à six ans, à l'exception de la médecine générale qui reste à trois ans de façon transitoire, et est de quatre ans pour le DES de médecine d'urgence (Fig. 1). Tous les DES sont maintenant organisés en trois phases (socle, approfondissement et consolidation) et ont pour objectif une formation plus pré-coce dans la spécialité, dès la phase socle, et une formation plus dense. À l'issue de la phase socle, où il y aura de nombreux enseignements transversaux, communs aux différents DES, l'accès définitif à la spécialité est décidé et un contrat pédagogique conclu entre la coordination du DES et l'étu-diant. La phase de consolidation est associée à une évolution des conditions d'exercice, véritable étape préprofession-nelle, en autonomie supervisée, et dans le cadre d'un nouveau statut, celui d'assistant spécialiste de 3 e cycle, statut d'étudiant mais comportant é...