A la fin du XVI e siècle, la pratique du masque en tant qu'image portée subit un renouvellement primordial qui, le rapprochant du déguisement, aura un impact profond sur l'évolution des conceptions touchant la subjectivité. En utilisant la sémiotique communicationnelle et l'anthropologie culturelle et historique, cet article entend démasquer les mécanismes à l'oeuvre dans cette métamorphose. En observant le Balet comique de la Royne (1582) au prisme d'images et d'imaginaires en réseau, l'analyse montre que du dess(e)in du masque à son animation, le décadrage de pratiques et théories dévotionnelles, artistiques et sociales dans les normes du dispositif vestimentaire a été l'agent de cette réforme des usages du masque. Par conversion, conformation, sublimation, à la fin du XVI e siècle, l'image portée agit le masque et, en conférant son statut au masqué, elle le transporte vers de nouvelles normes de la subjectivité, où le corps qu'elle investit devient un objet d'art consacrant un personnage. Mots-clés (Habit de) masque ; transport ; images votives ; pratiques dévotionnelles ; sémiotique communicationnelle ; dispositif vestimentaire ; objet-image/image-objet ; conformation.