2011
DOI: 10.3917/lhs.176.0043
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De l'analogie à l'articulation : théoriser la différenciation sociale et l'inégalité complexe

Abstract: Résumé L’intersectionnalité semble être devenue le trope dominant pour parler de l’articulation des rapports sociaux structurants, et des identités/inégalités sociales multiples. S’agit-il de la dernière tendance terminologique dans la recherche et l’action féministes aux prises avec l’injonction de tenir compte de la « diversité » ou sommes-nous en face d’une nouvelle manière de penser les divisions sociales, d’une nouvelle épistémologie du pouvoir et de la domination ? L’article retrace la genèse du paradigm… Show more

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“…(2003 proposent une analyse de la violence structurelle articulée autour des rapports de classe, Scheper-Hugues et Bourgois (2004) invitent les chercheur-e-s à s'y intéresser aussi à partir d'une analyse des rapports sociaux de race et de genre. Les populations marginalisées font l'expérience d'inégalités complexes et multiples (Bilge, 2010) où l'expérience de la domination ne peut se réduire essentiellement à un seul axe de subordination. Hors, pour saisir toute la substance de la problématique de la violence structurelle vécue par notre population d'intérêt, les jeunes femmes de la rue, il apparaît important de s'attarder à l'ensemble des rapports sociaux impliqués dans sa production et de les considérer comme un ensemble complexe indivisible (Palomares et Testenoire, 2010;Kergoat, 2010;Bilge, 2010).…”
Section: Un Modèle En Mutationunclassified
“…(2003 proposent une analyse de la violence structurelle articulée autour des rapports de classe, Scheper-Hugues et Bourgois (2004) invitent les chercheur-e-s à s'y intéresser aussi à partir d'une analyse des rapports sociaux de race et de genre. Les populations marginalisées font l'expérience d'inégalités complexes et multiples (Bilge, 2010) où l'expérience de la domination ne peut se réduire essentiellement à un seul axe de subordination. Hors, pour saisir toute la substance de la problématique de la violence structurelle vécue par notre population d'intérêt, les jeunes femmes de la rue, il apparaît important de s'attarder à l'ensemble des rapports sociaux impliqués dans sa production et de les considérer comme un ensemble complexe indivisible (Palomares et Testenoire, 2010;Kergoat, 2010;Bilge, 2010).…”
Section: Un Modèle En Mutationunclassified
“…I would however like to conclude by pointing out two challenges that feminist theory has posed for sociology. The first, epistemological in nature, was summarized by Bilge (2010), who notes three ways in which relations of power and sex are conceived of in feminist theory: first, the monist view that substitutes the primacy of class relations with the concept of patriarchy; second, the pluralist view, which introduces an additive and cumulative explanation articulating diverse forms of exploitation and oppression (class + race + gender), in other words, women's situation is seen as the sum of a number of different situations of oppression; and finally, the holistic view, which conceives of intrinsically articulated and interwoven determinants that express themselves both at individual and collective levels. In Kergoat's (2010) terms, it is a matter of the "consubstantiality" of power relations.…”
Section: Sex Gender and Sociologymentioning
confidence: 99%
“…Ces auteures dénoncent également que l'héritage culturel, l'esclavagisme et le colonialisme ne soient guère pris en considération dans le discours féministe majoritaire, décontextualisant l'expérience des femmes racisées (Collins, 2000 ;Crenshaw, 1991). À la dénonciation du caractère ethnocentrique du féminisme s'ajoutent des insatisfactions quant à la direction moniste du mouvement antiraciste des droits civiques américains où la discrimination raciale était principalement appréhendée comme une expérience masculine (Bilge, 2010). Ces savoirs émergeant des luttes sociales ont trouvé écho au sein des universités lorsque la juriste américaine Kimberlé W. Crenshaw a suggéré que la violence dont les femmes de couleur sont victimes est fréquemment attribuable à une intersection entre le racisme et le sexisme (1991) plutôt que le produit direct des inégalités entre les hommes et les femmes.…”
Section: Le Féminisme Intersectionnelunclassified