Les fondements normatifs de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), transposés à l’enseignant-chercheur en sciences de gestion, interpellent, en raison des nombreux paradoxes qu’ils soulèvent. Cet article, interdisciplinaire droit et gestion, cherche à savoir ce que recouvre cette responsabilité, et plus précisément, la nature des obligations qui en découlent pour l’enseignant-chercheur en école de management, à la fois en tant qu’acteur, dans le cadre de son organisation ou institution, mais également comme membre d’une communauté scientifique. Si la responsabilité de tout enseignant-chercheur ne peut être mesurée qu’à l’aune de sa liberté académique, sa responsabilité sociétale (RS) s’apprécie par la prise en compte des attentes de ses parties prenantes et l’intégration des pratiques associées. Or, loin d’être toujours une opportunité pour relever les défis scientifiques liés au développement durable, notre réflexion critique permet de mettre en évidence les conséquences de cette logique managériale, couplée désormais à une logique juridique, qui réduit l’autonomie des chercheurs, sans pour autant garantir l’utilité sociale, sociétale ou environnementale de leurs travaux .