“…Au-delà d'une définition de l'homosexualité contemporaine réduite à « une condition psychologique, un désir érotique, et une pratique sexuelle 1 » (Halperin, 2000, p. 110), tournées vers les personnes du même sexe/genre que soi, l'article de Pollack de 1982 permettait d'entrevoir une étude de l'homosexualité dépassant son essentialisation. En concevant l'homosexualité comme une catégorie sociale historiquement située, on peut poser non seulement la question de l'histoire de la catégorie, mais aussi celle de son appropriation collective avec l'émergence d'un « monde gai et lesbien » (Albert, 2006;Chauncey, 2003), et enfin, individuelle. Il devient ainsi possible de se demander comment on devient homosexuel•le, c'est-à-dire comment une personne en vient à reconnaitre, accepter, assumer, une appartenance homosexuelle, à se dire gay ou lesbienne, et à adopter un mode de vie qui soit associé à cette catégorie (sans présumer qu'un seul mode de vie puisse être reconnu comme homosexuel).…”