L’article vise à explorer les rapports entre valeurs et savoirs dans le cas du rapport de l’éducation à la défense à l’enseignement de l’histoire (et notamment l’histoire des guerres). Les contenus de cette éducation à la défense sont discutés dans leurs liens avec les deux finalités traditionnelles (et potentiellement contradictoires) de la discipline scolaire histoire-géographie (la formation à une culture commune, et la formation intellectuelle à travers la démarche historique critique). L’examen des textes officiels montre la difficulté pour l’enseignant chargé de ces deux missions de permettre la compréhension simultanée des enjeux du présent et du passé, sans tomber dans l’instrumentalisation de ce dernier. C’est le retour didactique sur les enjeux intellectuels et méthodologiques de la démarche historique qui permet d’identifier les mécanismes à l’œuvre et des pistes d’action. Le jeu d’échelles entre individus et contextes, et entre eux (du passé et d’ailleurs) et nous (aujourd’hui et ici), au cœur de toute problématisation historique, peut constituer le cadre d’un enseignement critique du passé, et le moyen de discuter rationnellement les valeurs engagées dans les débats actuels sur la sécurité et la défense.