Depuis déjà une quinzaine d'années, 60 % des décès en France ont lieu à l'hôpital, dont 10 à 16 % aux urgences [1], et rien ne laisse prévoir un changement dans cette tendance. Dans une étude prospective ayant inclus 2 420 patients décédés, 80 % des décès aux urgences survenaient après une décision de limitation ou d'arrêt des thérapeutiques (LAT) [2]. Les principales caractéristiques de ces patients sont connues ; il s'agit d'une population âgée, voire très âgée, avec de lourds antécédents médicaux, une dépendance marquée [2], qui sont admis aux urgences pour les derniers moments de leur vie. Certes, il serait souhaitable de développer des alternatives, d'améliorer les soins palliatifs en EHPAD, d'accroître les directives anticipées, d'impliquer les médecins traitants, mais la réalité est là : il est plus que probable qu'un nombre croissant de patients comme ceux décrits ci-dessus vont continuer à être admis aux urgences, et nos services doivent s'adapter pour les prendre en charge dans les meilleures conditions possible [3].