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En 2007, lorsque Sidi Ould Cheikh Abdellahi accéda au pouvoir, il engagea un processus de « réconciliation nationale » qui était censé permettre la reconnaissance publique des violences des années 1980-1990 et des victimes de celles-ci. Mais très vite, les mesures en faveur de cette politique de reconnaissance et la possibilité de voir l’entière vérité surgir, déplurent aux généraux de l’armée, caciques de l’ancien régime. Ces derniers s’emparèrent donc du pouvoir en août 2008. Avec le général Ould Abdel Aziz, qui prit la suite d’Ould Cheikh Abdellahi, le processus de réconciliation nationale produisit confusions et ambiguïtés. Le travail des autorités militaires, en collaboration avec un collectif de victimes, apparut pour de nombreux autres comme une tentative d’évacuation du passé douloureux. Il était donc impératif, selon les victimes « exclues », de revenir à la table des négociations. Faisant face au refus du pouvoir de rouvrir ces dernières, quelques collectifs de victimes et organisations de droits humains, accompagnés par des ONG internationales, entreprirent d’aborder la question des violences du passé et leurs conséquences en recourant à un mécanisme de sortie de crise qui avait l’objet de discussions prometteuses sous la brève mandature d’Ould Cheikh Abdellahi : la justice transitionnelle. S’appuyant sur des entretiens avec des victimes mobilisées au sein de structures associatives et politiques, sur les déclarations publiques de responsables associatifs et les travaux d’associations de victimes et d’ONG internationales, cet article rend compte des conditions d’introduction de la justice transitionnelle dans le débat sur la « réconciliation nationale », mais également du travail de promotion de ce modèle par des acteurs associatifs et leurs partenaires internationaux. Par ailleurs, cet effort de promotion se heurtant aux réticences des autorités officielles, l’article revient sur les motivations de ces dernières, avant de conclure avec les revendications en cours des organisations de victimes.
En 2007, lorsque Sidi Ould Cheikh Abdellahi accéda au pouvoir, il engagea un processus de « réconciliation nationale » qui était censé permettre la reconnaissance publique des violences des années 1980-1990 et des victimes de celles-ci. Mais très vite, les mesures en faveur de cette politique de reconnaissance et la possibilité de voir l’entière vérité surgir, déplurent aux généraux de l’armée, caciques de l’ancien régime. Ces derniers s’emparèrent donc du pouvoir en août 2008. Avec le général Ould Abdel Aziz, qui prit la suite d’Ould Cheikh Abdellahi, le processus de réconciliation nationale produisit confusions et ambiguïtés. Le travail des autorités militaires, en collaboration avec un collectif de victimes, apparut pour de nombreux autres comme une tentative d’évacuation du passé douloureux. Il était donc impératif, selon les victimes « exclues », de revenir à la table des négociations. Faisant face au refus du pouvoir de rouvrir ces dernières, quelques collectifs de victimes et organisations de droits humains, accompagnés par des ONG internationales, entreprirent d’aborder la question des violences du passé et leurs conséquences en recourant à un mécanisme de sortie de crise qui avait l’objet de discussions prometteuses sous la brève mandature d’Ould Cheikh Abdellahi : la justice transitionnelle. S’appuyant sur des entretiens avec des victimes mobilisées au sein de structures associatives et politiques, sur les déclarations publiques de responsables associatifs et les travaux d’associations de victimes et d’ONG internationales, cet article rend compte des conditions d’introduction de la justice transitionnelle dans le débat sur la « réconciliation nationale », mais également du travail de promotion de ce modèle par des acteurs associatifs et leurs partenaires internationaux. Par ailleurs, cet effort de promotion se heurtant aux réticences des autorités officielles, l’article revient sur les motivations de ces dernières, avant de conclure avec les revendications en cours des organisations de victimes.
Les enjeux de réconciliation au Liban sont liés aux questions héritées de la guerre civile dont certaines sont portées par des familles de disparus du conflit (1975-1989). Soutenues par des organisations de défense des droits de l’Homme et de la justice transitionnelle, elles font valoir depuis 40 leur lutte de manière dispersée mais aussi rassemblée. S’appuyant sur la sociologie de l’action collective, à distance des enjeux normatifs du post-conflit, cet article décrit des logiques transversales de coordination entre groupes militants, par-delà le rôle des leaders, dans ce qu’elles révèlent des enjeux de la réconciliation de la société libanaise. Accusées de « menaces à la paix civile » par les autorités et les anciens chefs de guerre, ces militantes – souvent des femmes – tentent de faire valoir leur cause sur le temps long, depuis les années 1980 jusqu’en 2018. En s’appuyant sur les rapports des organisations de défense des droits de l’Homme, sur des archives militantes et des entretiens, je décris trois processus de coordination : la comparaison des cas des disparus permettant de partager les mêmes incertitudes, les opérations conflictuelles de labélisation de la cause et des objets communs de leur lutte, la mise en scène de leur réunification par-delà les logiques du confessionnalisme. L’analyse de ces processus transversaux de coordination de l’action collective, sur le temps long de la lutte, permet ainsi de délimiter plusieurs enjeux du post-conflit au Liban.
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