Le quartier Sidi El Houari, noyau historique de la ville d’Oran, est au coeur d’enjeux politiques, socioéconomiques et identitaires mêlant plusieurs acteurs aux intérêts divergents et aux visions contrastées. Devenu l’objet d’un conflit patrimonial, le quartier suscite des revendications patrimoniales et mémorielles de la part du collectif citoyen, et ce, à la suite de démolitions répétées dans le cadre bâti ancien. Ces opérations sont perçues comme une rupture irréversible dans l’occupation de l’espace par les couches populaires et une liquidation progressive d’une partie de l’esprit et de la mémoire collective du lieu. En dépit de l’absence d’un cadre réglementaire faisant obligation de participation, les mobilisations citoyennes menées dans le cadre du processus de patrimonialisation du quartier ont pu influer sur l’action publique urbaine. Bien que l’impact reste modéré, il est sans doute possible de penser que les écueils d’une telle action trouvent leur origine dans une gouvernance patrimoniale encore balbutiante.