Des ponts interculturels à la rivière Romaine?

Anordissement, autochtonisation et rétention du personnel extrarégional de l'éducation, de la santé et des services sociaux au sein des communautés innues et naskapie de la Côte‐Nord (Québec)

“…Ces mécanismes et mesures proposées seraient plutôt un pansement aux échelles surtout locales en réponse à une problématique structurelle (Adams et Farnsworth, 2020; Canada, 2014) : « une meilleure formation professionnelle des travailleurs régionaux et autochtones et plus d'embauche de Nord‐Côtiers et d'Innus amenuiseraient possiblement les tensions » (Guimond et Desmeules 2019b, p. 51). Les mobilités vers le Sud afin d'obtenir une éducation dans l'objectif de pourvoir les postes n'ont effectivement pas les mêmes impacts pour les Autochtones : le déracinement culturel, communautaire et familial diffère de celui des allochtones et les opportunités ne sont pas toujours égales (Ensign et al, 2010).…”

“…Toutefois, la proximité spatiale d'un groupe majoritaire avec un groupe minoritaire n'est pas toujours synonyme de proximité sociale. Même en partageant un endroit commun quotidiennement, les différents groupes peuvent choisir d'interagir et de se lier d'amitié uniquement entre personnes de même origine ethnoculturelle (Guimond et Desmeules, 2019b).…”

“…C'est afin de pallier des difficultés de recrutement et de rétention de la main‐d'œuvre que des travailleur·euse·s non‐autochtones sont amené·e·s à œuvrer dans le Nord (Gouvernement du Québec, 2010; Société du Plan Nord, 2020). Cela engendre un navettage aérien ou terrestre—FIFO ( fly‐in/fly‐out ) et DIDO ( drive‐in/drive‐out )—ainsi qu'un roulement dans l'arrivée et le départ de nouvelles personnes embauchées sur des bases contractuelles (Guimond et Desmeules, 2019b; Talbot et Roy, 2015).…”

La géographie québécoise d'hier à aujourd'hui

“…Sous un autre angle, la géographie québécoise s'est aussi attachée à décortiquer le mythe du Nord qui anime fortement la société québécoise (Desbiens, 2015; Mercier et Ritchot, 1997; Morissonneau, 1978). Par ailleurs, à l'instar de sa consœur canadienne‐anglaise, mais sur un ton peut‐être plus retenu, la géographie québécoise n'a pas manqué de traiter de la question autochtone, celle‐ci pouvant être largement associée aux études nordiques, à tort ou à raison (Déry et Mottet, 2017; Desbiens et al, 2017; Dufour, 2000; Guimond et Desmeules, 2019; Morisset, 2018; Rivard, 2006).…”