Bon an, mal an, environ 20 000 personnes quittent la Ville de Montréal pour s’établir en banlieue. Dans ce contexte de concurrence pour attirer les jeunes ménages, nous nous sommes penchés sur les choix résidentiels de familles de la classe moyenne en faveur de la ville centrale ou de la banlieue. Cinquante et une entrevues approfondies ont été menées en 2011-2012 dans deux quartiers de la région métropolitaine de Montréal, l’un représentant la banlieue, Vimont-Auteuil, l’autre la ville centrale, Ahuntsic. Au-delà du prix des logements, les choix résidentiels des familles sont liés aux représentations de la ville et de la banlieue, aux usages du quartier et du chez-soi, à leur mobilité quotidienne, leur identité, et en somme leurs modes de vie. Les images négatives de la vie de famille en ville véhiculées par les banlieusards de même que la vision stéréotypée de la banlieue dépeinte par les urbains donnent à penser que l’opposition ville/banlieue est loin d’être caduque, du moins dans les représentations que s’en font encore aujourd’hui les jeunes familles de la classe moyenne.