La réflexivité occupe une place centrale dans les programmes de formation initiale des enseignants. Pourtant, les étudiants éprouvent des difficultés à « entrer en pratique réflexive ». Cette contribution examine, qualitativement, les priorités à donner à un dispositif pour développer la compétence réflexive s’échelonnant sur toute la formation via l’identification, pour chaque année d’études, des besoins de formation et du rapport au savoir de futurs enseignants au primaire. S’ils sont tous demandeurs de contenus pragmatiques, des différences s’observent, selon l’année, en ce qui concerne la perception de la réflexivité et de son utilité, de l’identité, du rapport aux formateurs et aux pairs, de l’apprentissage, des émotions et du sentiment de compétence. De là, il semble nécessaire, en première année, de travailler le sens du métier et les conceptions initiales ; en deuxième année, d’investir dans la gestion des émotions et d’étayer la démarche réflexive et, en dernière année, de soutenir le besoin d’émancipation des étudiants.