L’étude vise à connaître l’état de la pêche après plus d’une décennie de crise dans la rivière Bagoué. Les campagnes ont lieu d’août 2018 à juillet 2020. Les données ont été collectées à l’aide de questionnaires administrés aux pêcheurs. La taille de première maturité sexuelle (LS50) et la taille de première capture (Lc50) ont été déterminées respectivement à partir de la fonction logistique de régression non linéaire et de l’équation générale de Von Bertalanffy incorporée au logiciel FISAT II. A l’issue de ces enquêtes, 141 pêcheurs ont été recensés sur l’ensemble des sites visités. Ils financent sur fond propre leur activité. La pêche est dominée par les ivoiriens (88,65 %) et elle est plus importante dans les villages Samôgôs qui concentrent 68,08 % des pêcheurs. Les pêcheurs sont tous des illettrés et pour la plupart des adultes (44,68 %). Les Bozos, avec 5,67 %, sont des pêcheurs professionnels. Les autres effectuent des activités annexes. Les engins de pêche sont pareils à ceux utilisés dans les pêcheries en Côte d’Ivoire mais, les filets maillants sont les plus utilisés (55%). Les embarcations sont des pirogues en planches clouées. Les engins de prédilection pour la capture de Synodontis membranaceus sont les filets maillants dont les mailles varient de 10 mm à 60 mm. Les captures de cette espèce s’élèvent respectivement à 2200,25 kg et 2465,67 kg la première et deuxième année d’échantillonnage. Les tailles de première maturité (LS50) sont inférieures aux tailles de première capture (Lc50). Ce qui suggère que les poissons atteignent la maturité sexuelle avant d’être pêcher. Cette pêche est menacée par l’orpaillage artisanal dans les localités de Zanikaha et de Kanakono. En outre, le manque d’organisation professionnel et de formations ainsi que le non-respect des maillages des filets peuvent entraver la gestion durable de l’activité de pêche.
This study aims to know the state of the fishery after more than a decade of crisis in the Bagoué River. The campaigns take place from August 2018 to July 2020. Data were collected using questionnaires administered to fishermen. Size of first sexual maturity (LS50) and size of first capture (Lc50) were determined from the non-linear regression logistic function and the general Von Bertalanffy equation incorporated into the FISAT II software, respectively. At the end of these surveys, 141 fishermen were identified on all the sites visited. They finance their activity from their own funds. Fishing is dominated by Ivorians (88.65%) and is more important in the Samôgô villages, where 68.08% of the fishermen live. The fishermen are all illiterate and mostly adults (44.68%). The Bozos, with 5.67 percent, are the professional fishermen. The other fishermen carry out secondary activities. The fishing gear is similar to that used in the fisheries of Côte d'Ivoire, but gillnets are the most commonly used (55%). The boats are only pirogues made of nailed boards. The preferred gear for the capture of S. membranaceus is gillnets. The catches of this species amounted to 2200.25 kg and 2465.67 kg in the first and second years of sampling, respectively. The sizes at first maturity (LS50) are smaller than the sizes at first capture (Lc50). This suggests that the fish reach sexual maturity before being caught. This fishery is threatened by artisanal gold panning in the localities of Zanikaha and Kanakono. In addition, the lack of professional organization and training, as well as the lack of respect for the mesh size of the nets, may hinder the sustainable management of the fishery.