Cet article se penche sur l’expérience des jeunes filles hospitalisées contre leur gré dans des structures psychiatriques genevoises, des années 1970 aux années 2020, en mobilisant l’analyse que les personnes concernées font de leur expérience. Il montre que les jeunes filles n’ont pas perçu ces structures comme des ressources en raison des modalités de soins vécues comme des violences institutionnelles. Les stratégies de résistance à la contrainte psychiatrique qu’elles ont déployées ont en revanche été pour elles une ressource et constituent un savoir expérientiel. Les savoirs développés par les personnes concernées permettent d’interroger les structures psychiatriques et d’élaborer des alternatives à la contrainte en psychiatrie.