L'importance de la modélisation dans l'enseignement scientifi que a été décrite à de nombreuses reprises (Martinand, 1992 ;Gilbert, 1993 ;Tiberghien 1994). Elle est souvent traduite par le fait que les modèles sont des produits de l'activité scientifi que, permettant aux scientifi ques de dépasser la simple description des faits, de mettre en relation la perception des phénomènes et le recours aux formalismes théoriques. Les modèles constituent un outil privilégié pour véhiculer les idées scientifi ques entre chercheurs, ou entre l'enseignant et ses élèves, pour rendre compte, interpréter, ou prévoir les phénomènes. Leur apprentissage reste un enjeu majeur de l'enseignement, même si les élèves les laissent coexister avec leurs intuitions initiales (Scott, 1992). Les élèves sont rarement disposés à remplacer leurs propres modèles par ceux, plus théoriques (par exemple celui du gaz parfait), proposés par la science (Chi et al., 1994), car certains changements de modèles demandent des transformations ontologiques se traduisant par de profondes et coûteuses reconceptualisations. L'étude des modèles, incluant celle de leurs limites, doit être prise en charge pendant l'enseignement puisque les élèves sont rarement familiers avec les modèles scientifi ques et leurs représentations métaphoriques (Duit, 1991).