Cet article vise à analyser, à partir d’une étude de cas clinique, la relation entre la toxicomanie et l’errance psychique dans des situations de précarité et d’exclusion sociale. Il part de l’idée que les contextes de précarité et de vulnérabilité sociale peuvent déclencher la constitution d’une « errance psychique », marquée par la désorganisation de l’identité et des fondements narcissiques et par l’impossibilité de constituer un lieu subjectif de présence, d’appartenance, d’inscription du sujet dans le lien social. En ce sens, il a été identifié que l’usage de la drogue fonctionne comme une « solution somato-psychique » vis-à-vis de l’errance psychique. Face à un monde subjectif devenu inhabitable, du fait des processus de désymbolisation, de découragement et de destitution subjective, le sujet opère une tentative d’auto-traitement et de régulation de son malaise à travers l’exploration toxique du corps et de la sensorialité.