Cet article, après un travail sur la littérature anthropologique et philosophique en éducation, s’appuie sur la réflexivité des deux auteurs face à leur expérience d’évaluation de mémoires de master en sciences de l’éducation (et de thèses). Le document répond à la question : « qu’est-ce qu’évaluer un mémoire ? » en posant que la profondeur de la trace mnésique (de son objet, sa méthode, sa discipline, ses configurations, etc.) fait la valeur d’un mémoire. Comment nous souviendrons-nous d’un mémoire ? La mesure de cette profondeur mémorielle varie selon que le mémoire est « interne », c’est-à-dire propre à l’académie, ou « externe », professionnel – soit les lieux où il servira de référence. C’est la mémoire de l’évalué qu’il convient de sonder, en anticipant les configurations de remémoration collective et le sens qui y sera donné en situation. Différents éléments sont finalement discutés : le rapport aux valeurs (objet d’un schéma), les conséquences du vocabulaire de la « position », la cérémonie de soutenance et les ruses ou habiletés propres à ce moment décisif.