Dans cet article, nous nous penchons sur l’expérience du militantisme par le biais des témoignages de personnes qui luttent pour l’inclusion sociale de leurs communautés sexuelles et de genres. Nous décrivons l’expérience de militantes et militants issus de trois groupes sociaux minorisés en raison de leur sexualité et de leur expression de genre ou du développement de leur corps sexué : les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans, queer et intersexes (LGBTQI), les personnes vivant avec le VIH et les personnes ayant une expérience de travail du sexe — ainsi que leurs intersections. Nous mettons de l’avant une conception politique, sensible et intersectionnelle de la notion de communauté afin de dresser un portrait transversal des expériences de militance par le témoignage tout en relevant les singularités des points de vue qui la composent. En guise de conclusion, nous dégageons les éléments qui permettent d’entrevoir ces militantes et militants et leurs prises de parole publiques comme le prolongement des interventions féministes du siècle dernier et comme lieu de nombreux défis épistémiques et de mobilisation.This article examines the experience of activism by individuals who use personal testimonials delivered in a public forum to advocate for the social inclusion of their sexual and gender communities. We describe the experience of activists from three social groups who are the target of stigma and discrimination due to their sexual identity, sexual practices, gender expression or the development of their bodies: people who identify as lesbian, gay, bisexual, trans, queer or intersex (LGBTQI), people living with HIV and people with sex work experience – and their intersections. A political, sensitive and intersectional conception of community is put forward in order to capture the transversal aspects of this militancy while highlighting the singularities of the multiple perspectives that compose it. We conclude by noting similarities between such community testimonials and twentieth century feminist interventions and the epistemic and mobilization challenges they raise