Le contexte international de retour de la verticalité dans les formes urbaines conduit à réfléchir aux représentations associées à ce type d’immeubles aujourd’hui. En France, on est alors confronté à deux discours peu comparables : celui des promoteurs et des urbanistes sur les projets en cours, donc sans recul historique ; et celui du grand public sur l’image négative liée aux grands ensembles de logements sociaux. En revanche, en s’intéressant aux grands ensembles haut de gamme, peu analysés jusqu’ici, on peut faire ressortir des représentations s’inscrivant dans le temps long, sur des édifices qui n’ont pas connu de processus de paupérisation. À partir de deux études de cas sur des résidences lyonnaises, cet article montre comment les mécanismes d’ancrage d’une partie des résidents, entendus comme les formes d’attachement et d’implication qui concourent à l’inscription durable dans ces logements de générations successives d’habitants, influencent ces représentations et, en particulier, la requalification symbolique et matérielle des immeubles depuis la fin des années 2000.