Les directives de rentabilité que la RATP impose aux contrôleurs modifient leur travail. À travers l’analyse de la double catégorisation selon laquelle les contrôleurs comprennent leur travail, le « commercial » et le « répressif », cet article explore, tout d’abord, la manière dont ces catégories structurent les pratiques des agents, qui induisent un traitement différencié des voyageurs. Ensuite, l’article montre comment la valorisation du « répressif » par rapport au « commercial », considéré comme du « sale boulot », résulte des stratégies des agents pour se construire une marge d’autonomie face à la dégradation des conditions de travail que représente la mise en œuvre des principes « commerciaux ».
Cet article explore l’articulation entre la forme que prend la division du travail d’entretien et de service de la résidence et le classement social des habitants. À partir d’une enquête menée dans la ville de Buenos Aires (Argentine) dans la seconde moitié des années 2000, il étudie l’appropriation d’équipements et services réservés jusque-là aux résidences des classes supérieures (accueil, piscine, courts de tennis, salle de gym, etc.) par des classes moyennes habitant des copropriétés issues de nouveaux projets immobiliers. L’article met en évidence une condition de cette appropriation : la précarisation de l’emploi et du travail des employés qui mettent à disposition ces biens et services. En quoi consiste et que signifie disposer, chez soi, de ce luxe bon marché ? L’enquête montre que l’accès à ces biens et services n’est pas le même ici que dans les résidences des classes supérieures, et que les positions de ces ménages vis-à-vis de la précarisation des employés de la copropriété divergent en fonction de leur appartenance à différentes fractions des classes moyennes.
Comme dans d’autres villes du monde, il existe à Buenos Aires une classification résidentielle récente qui distingue les « copropriétés fermées » des « copropriétés non fermées ». Plutôt que d’aborder les « copropriétés fermées » comme des enclaves, cet article restitue le caractère « indigène » de cette classification et s’interroge sur le type de relations qui l’accompagne. Dans une démarche ethnographique, l’article montre que, contrairement à ce que suppose la notion d’enclave, le classement des immeubles comme « copropriétés fermées » ne repose pas sur l’absence de rapports entre leurs habitants et l’extérieur, mais sur la manière dont ces rapports – en particulier entre les habitants et les employés des copropriétés – sont gérés en interne. Cet article propose une approche de ce sujet sous l’angle des changas – les travaux et services que les employés des copropriétés effectuent à titre individuel pour les habitants dans le cadre d’une relation personnelle – afin de dévoiler les enjeux de légitimation de cette classification.
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