Cet article s’intéresse à l’implantation des aires d’accueil des gens du voyage en France, à partir d’une analyse cartographique à l’échelle nationale et d’une enquête sociologique menée sur quatre départements entre 2020 et 2021. Après une mise en perspective des modalités de l’antitsiganisme, il décrit les processus et arbitrages qui conduisent les pouvoirs publics à choisir des sites éloignés ou exposés à une multitude de nuisances environnementales pour implanter les aires d’accueil des gens du voyage en France. Le processus de création de ces équipements est guidé par une logique destructive qui met en péril l’insertion de ces populations, mais également la santé des voyageurs qui y résident.