“…Ainsi, trouve-t-on sous la plume de Branca-Rosoff (1990) le terme de « conventions épistolaires » pour appréhender non seulement ce que l'auteure appelle « formules rituelles » (Ibid., p.23) d'ouverture et de clôture, mais aussi certains éléments se situant à la frontière entre sémantique et morphosyntaxe à l'intérieur du corps des lettres. Ce sont bien les termes de « formule » et d'« écriture formulaire » que l'on retrouve dans la plupart des recherches portant sur ce type de discours stéréotypé caractérisant les lettres des peu lettrés (Bruneton-Governatori et Moreux, 1997, Moreux, 2001, Rutten, Van der Wal, 2013, Große S., Steuckardt A., Dal Bo B., Sowada L., 2016, à côté de désignations comme « logiques épistolaires » (Pellegrini, 2015) qui portent davantage sur la réappropriation individuelle de ces formules de la part des scripteurs à partir de micro-variations sémantiques et syntaxiques. Ces énoncés, dont Barthes, comme le rappelle Branca-Rosoff (1990 : 22), proposait un classement en tant qu'« énoncés du code culturel » (Barthes, 1970) en vue d'un programme de stylistique renouvelée, semblent caractériser la culture de l'écriture épistolaire, en dépit des recommandations des Secrétaires (Chartier, 1991, Große, 2011, qui déjà vers la fin du XVII ème insistaient sur la nécessité de réduire les formules toutes faites afin de reproduire de plus près une conversation orale en face à face.…”