L’article interroge la capacité de l’habitat participatif à ouvrir le processus de production du logement aux futurs habitants jusqu’à en devenir un outil de démocratisation. Au départ porté par des ménages pionniers, dotés de ressources multiples, l’habitat participatif s’est progressivement ouvert à d’autres publics, mais aussi et surtout aux professionnels de la production du logement érigés au rang de partenaires, ouvrant la voie, en théorie du moins, à une démocratisation de la production du logement. Son institutionnalisation par le biais de la loi ALUR entame toutefois de façon modérée les implications d’un projet qui restent coûteuses, pour les habitants comme pour les professionnels de la production du logement. L’habitat participatif peut néanmoins ouvrir une brèche dans les représentations traditionnelles de la production du logement et engager un changement de paradigme où le client-locataire peut se muer en habitant-citoyen.This paper investigates the ability of participatory housing to open up the process of housing production to future residents, making it a tool for democratization. Participatory housing, pioneered by households with significant resources, has gradually opened up to other groups, but also and especially to professionals in the field who have risen to the rank of partners, paving the way, in theory at least, for a democratization of housing production. Its institutionalization through the French act respecting access to housing and renewed urbanism (loi Alur) is, however, starting modestly to raise the issue of the implications of a project that is still costly, for both residents and housing-production professionals. Participatory housing may nevertheless disrupt traditional representations of housing production and cause a shift to a new paradigm, one in which the customer-tenant becomes a citizen-resident